Mêler innovation et réglementation dans l’univers de la Fintech
Banques en ligne, néobanques, crowdlending… Les Fintechs ont envahi le paysage traditionnel du marché financier. Difficile d’intégrer ces Fintechs au marché d’un point de vue légal sans freiner l’innovation. Pourtant des solutions existent… Focus sur un marché en pleine mutation.
En 2010, de nouveaux acteurs du monde de la finance sont apparus. Depuis, année après année, banques en ligne, néobanques, crédit aux particuliers et aux TPE/PME, crowdlending, banque privée ou encore affacturage, ont envahi le paysage financier pour finir par le modifier. Très présentes, les Fintechs ont aujourd’hui besoin d’une réglementation qui ne nuira toutefois pas à l’innovation.
La stratégie des Fintechs repose essentiellement sur la spécialisation et la concentration sur la relation client, explique Emmanuel Dooseman et Catherine Deeb Ishhab, du cabinet Mazars, dans un article pour La Tribune. Pour eux, c’est dans ce cadre, que les Fintechs restent dépendantes d’un partenaire et généralement une banque, pour l’exécution d’un dispositif conforme à la réglementation.
Mais loin d’être un problème, cette dépendance serait une véritable opportunité pour garder leur position sur le marché et développer un modèle économique bien spécifique. Afin de profiter des avantages apportés par ces nouveaux acteurs, les régulateurs souhaitent réguler (Oui c’est évident !) mais sans entraver l’innovation.
Innovation c’est-à-dire ?
On parle d’innovation mais finalement les Fintechs sont des modèles de quelles innovations ? Voici un petit récap’ !
- Une nouvelle expérience client
- Une relation de confiance fondée sur la transparence
- La simplicité et la fluidité des services offerts
- Des tarifs avantageux et des offres diversifiées
- Une fluidité des financements adaptés aux agents économiques parfois laissés de côté par le secteur bancaire traditionnel
Transparence et réglementation
C’est dans cette optique de transparence et de réglementation que les plateformes de crowdlending, membres du groupement Financement participatif France (FPF), ont décidé de s’appuyer sur un code de déontologie pour instaurer de nouveaux indicateurs homogènes. Des indicateurs de performance qui viennent compléter les indicateurs légaux et généraux.
Montant prêté, nombre de projets financés, montant moyen emprunté, taux d’intérêt annuel moyen d’emprunt, etc, sont les indicateurs généraux. Malheureusement, à l’heure actuelle, ils ne sont révélateurs qu’après plusieurs années et notamment après les premiers défauts de paiements.
Les nouveaux indicateurs de performance et d’incidents visent à jauger la capacité d’une plateforme à sélectionner des projets viables : un indicateur de performance globale, éventuellement comparable avec d’autres types de placement. Une manière pour eux de fournir une vision plus juste et plus positive. Parmi les nouveaux indicateurs, on retrouve un taux de rendement interne (TRI) net, par année et depuis le lancement du site, le coût du risque annuel constaté, le capital en retard paiement, etc.
Pour faire face à la réglementation, quelles possibilités pour les Fintechs ?
Pour Emmanuel Dooseman et Catherine Deeb Ishhab, si le cadre réglementaire se construisait jusqu’à maintenant en accompagnant les Fintechs dans leur évolution, leur transformation économique sera issue de la concurrence et des évolutions technologiques. Les Fintechs pourront alors adopter d’autres stratégies que le partenariat :
Si ce n’est pas le cas, les deux experts du cabinet Mazars envisagent d’autres possibilités :
- Contourner la réglementation tout en gardant le modèle économique actuel en se positionnant sur un nouveau périmètre d’activité ou une nouvelle technologie moins réglementé
- Changer de modèle économique en maintenant le périmètre d’activité (exple : acquisition de la licence bancaire) : pour les Fintechs spécifiquement liées aux services bancaires, la norme DSP2 adoptée et les Fintechs sont obligées d’avoir l’agrément de l’ACPR pour exercer
- L’absorption par un établissement traditionnel déjà réglementé comme par exemple Boursorama Banque qui appartient à Société Générale, Fortuneo au Crédit Mutuel Arkéa, Hello Bank! à BNP Paribas ou BforBank au Crédit Agricole.
Les Fintechs travaillent dur pour trouver des solutions et nous sommes sûrs qu’elles n’auront pas trop de mal à en trouver !
Chloé Ferrere